mardi 4 juillet 2023

En avoir gros sur la patate ! Un comble quand on est maraîcher !

Cela fait bien longtemps que je n’ai écrit de petit article dans ce blog.

Et bien voilà, c’est pour aujourd’hui !


Cela fera déjà 10 ans l’an prochain que je me suis lancé dans cette aventure. Aventure un peu folle ? Pour sûr, ce n’était pas banal de quitter une situation « confortable » pour se lancer dans un tel projet. Les circonstances étaient plutôt bonnes à l’époque, et le bio et le « consommer local » avaient le vent en poupe, les risques étaient donc calculés. Et ce fut le cas. Dès les premières saisons, la plus grosse difficulté a été de produire. Les ventes suivaient, il y avait même trop de demandes. La belle époque ! Oui, la belle époque, parce que les temps ont bien changé.


Il n’aura échappé à personne que la conjoncture actuelle est, d’après ce qu’on lit dans la presse ou entend dans les médias, plutôt difficile. Les prix augmentent, l’inflation est galopante, bref, faites vos jeux, rien ne va plus ! Et c’est bien vrai, il est facile de constater que toutes les factures ont augmenté, les tickets de caisse aussi, tout coute un peu (ou beaucoup) plus cher. Et dans une situation pareille, que faut-il faire ? Arbitrer. Décider de ce qui est important, et faire l’impasse sur le superflu. Et le constat est simple : la nourriture est reléguée au second plan (si ce n’est plus loin encore). 


Une petite musique semble s’installer sur le bio depuis quelques temps : le bio n’est pas si bio que ça, et c’est trop cher ! La multiplication des labels y est un peu pour quelque-chose. Agriculture à haute valeur environnementale (HVE), agriculture raisonnée, agriculture durable, toutes ces « agricultures » restent basées sur l’agriculture intensive, avec comme objectif principale de « vert-dire » les pratiques, ou plutôt les propos. Le label HVE en est l’exemple le plus flagrant. Il a été créé lors du grenelle de l'environnement, avec un très fort lobby des syndicats agricoles (ceux de l'agriculture intensive et poluante). Ce label a depuis été attaqué pour tromperie et « greenwashing » (les procédures sont encore en cours). Comment peut-on se prévaloir de valeur environnementale quand l’utilisation de pesticides, même les plus toxiques, reste autorisée ? La grande majorité des exploitations agricoles non bio étaient éligibles, pour peu qu'il y ait quelques arbres ou de quelconques haies sur l'exploitation.


Alors oui, j’en ai un peu gros sur la patate !

De voir les clients se raréfier.

De voir les prix tirés vers le bas.

De voir cette incertitude croissante peser sur un avenir incertain.

De voir une sorte d’indifférence face à tant d’efforts déployés chaque jour.

Les échanges avec les collègues en bio mènent aux mêmes conclusions : les ventes sont en baisse, les heures de travail ne sont pas correctement valorisées, la fatigue, mentale, physique, augmente. Ma volonté est ferme : je veux continuer cette aventure passionnante et merveilleuse. Mais ma volonté, aussi puissante soit-elle, n’est pas seule décisionnaire, la réalité économique a aussi son mot à dire. Si la situation perdure, il faudra se remettre en question et envisager de revoir les circuits de distribution. La vente directe aux particuliers est la plus avantageuse, mais elle est aussi la plus aléatoire. La vente à des professionnels ou à des grossistes est plus sûre, mais elle est aussi soumise aux prix du marché, qui sont tirés vers le bas. La vente en AMAP est sécurisante pour le producteur, mais les clients sont-ils prêts à s’engager et à s’investir ? Rien n’est moins sûr. Il n’y a pas de solution miracle. La réflexion est lancée.

Ce n’est pas la fin des haricots ;-)


A bientôt


David


Les jardins fleuris



jeudi 11 mars 2021

Ciboulette.net

 Bonjour,

Je profite de cette période un peu creuse pour faire un peu de travail "administratif", au chaud derrière un écran ! Les cultures vont bientôt redémarrer, et ce sera l'objet de nouveaux messages.

Je vous avais parlé il y a quelques temps d'une application que j'allais utiliser pour mes ventes. Cela fait maintenant un peu plus de deux ans que je l'utilise. Je souhaitais en reparler aujourd'hui pour la mettre en avant. Son développeur a décidé de la promouvoir afin de pérenniser son activité. Aussi, si vous êtes producteur et que vous cherchez une solution très pratique, très ergonomique, et facile à utiliser pour vos clients, cette application est faite pour vous ! N'hésitez-pas à contacter Renan, le développeur. Il est passionné, et très à l'écoute. Vous trouverez comment le contacter sur le site de l'application (voir ci-dessous).

Pour info, l'application s'appelle maintenant Ciboulette.net (elle s'appelait auparavant Cyberlegu.me).

Vous trouverez toutes les infos ici : Ciboulette.net.

Les principales fonctionnalités sont détaillées ici, avec vidéo explicatives : Fonctionnalités.

A bientôt pour la suite (les premières plantations de la saison)

David

vendredi 1 janvier 2021

Bilan 2020

 Bonjour,

En ce tout début d'année 2021, je tiens à faire un petit bilan de l'année 2020, qui fut une année très particulière.


La crise sanitaire n'a pas eu d'impact sur ma production et sur mes ventes. En effet, pendant le premier confinement, je n'avais aucune production, donc pas de problème. Le deuxième confinement a été plus "souple" et les clients ont été au rendez-vous.


Les aléas climatiques, quant à eux, ont eu de plus graves conséquences. 

Comme vous avez pu le constater sur mes précédents messages, il a beaucoup plu sur le début d'année, et cela a entrainé un engorgement du terrain en eau très important (du jamais vu depuis que je suis installé). A titre d'information, il est tombé en 2020 plus de 1150 mm de pluie (environ 1000 mm en 2019), alors que la moyenne annuelle est de 900 mm. Cela représente tout de même un surplus de 27% !

Quelles conséquences ? J'ai perdu toutes mes pommes de terre, mes oignons nouveaux, une planche de salade, une planche de betterave. Et les oignons de conservation ont eu un très faible rendement (récolte de 150kg, alors que les autres années c'était plutôt 450 à 500 kg). Petite satisfaction : les productions estivales ont plutôt bien donné. Tout cela s'est traduit financièrement par un manque de 20% sur le chiffre d'affaire annuel par rapport à la moyenne des années précédentes (et donc sur le bénéfice, qui représente ma rémunération). Cela représente une somme relativement importante. Il faut espérer que ça ne se reproduise pas tous les ans, car s'il est possible de faire face une année, cela deviendrait problématique de subir cela plusieurs années de suite.

Bon, il faut rester positif ... mais la fin d'année a été très pluvieuse (273mm sur décembre), et cela n'augure rien de bon : le terrain est déjà très saturé d'eau. Je me dis que cela ne sera pas pire que 2020 !...


A bientôt, et bonne année


David


dimanche 10 mai 2020

Orage et pluie

Bonjour,

Juste quelques photos de l'état des parcelles après le violent orage d'hier (le 9 mai). Je n'avais jamais vu de grêlons aussi gros. Un cumul de pluie sur 24 heures de 60 mm ! Et ça doit continuer...
Les futures plantations sont très très compromises, et les plants ne pourront pas attendre.

De gauche à droite : patates / betteraves / radis / salades / planches pour les oignons

Attention la tête, et les salades !! (la voiture n'a pas aimé non plus)

La serre, de pire en pire !
A bientôt

David

vendredi 1 mai 2020

Il faut rester positif !

Bonjour,

La période actuelle est généralement très chargée au niveau du travail de préparation des parcelles, et des plantations. Les plants sont prêts, et plutôt très jolis cette année, et il faut envisager rapidement les plantations. D'autant plus que cette année nous n'avons pas de froid prévu pour ce début du mois de mai : les saints de glace devraient être cléments !
Mais il semblerait que rien ne doive être facile. Depuis quelques jours, nous connaissons ici une période de mauvais temps, avec de la pluie, beaucoup de pluie (cumul de plus de 100 mm), et pas mal de vent aussi. Et le résultat est plutôt problématique. Voici quelques photos pour en juger.

Voici la parcelle où doivent aller, normalement dès la semaine prochaine, les courgettes, les oignons. Vu les prévisions météo, la parcelle va être impraticable pendant quelques semaines...


Ici, ce sont les pommes de terre. Elles baignent un peu !


L'intérieur d'une des deux serres. Ici doivent venir, d'ici quelques jours, les tomates, les poivrons, les concombres, et les aubergines. Cela ne va pas être possible pour le moment. Impossible d'y rentrer pour préparer les planches de culture, et encore moins planter des légumes, ils pourriraient très rapidement.

Dans la serre !

Autre problème du moment : les attaques de ravageurs. J'ai parlé la dernière fois des courtilières qui ont envahi mes parcelles. En grattant la planche d'aromatiques, je suis tombé sur un nid, rempli d’œufs ! 
Nid de courtilière
Et pour couronner le tout, avec le rayon de soleil d'hier, premières attaques de doryphores sur la patates ! Et pas qu'un seul ! Des dizaines et des dizaines !!! La saison s'annonce compliquée ...



A bientôt, pour de meilleures nouvelles ;-)

David

dimanche 19 avril 2020

Les semis sont lancés !

Bonjour,

Quelques nouvelles, dans cette période un peu particulière.

Les productions devraient reprendre d'ici quelques semaines. Certaines plantations sont déjà lancées (patates nouvelles, oignons nouveaux, salades, betteraves, blettes). D'autres vont bientôt être mises en place (courgettes, tomates, concombres, ...). Tout cela me permet d'envisager une reprise des ventes vers la fin mai, voire début juin.

Voici quelques photos des semis lancés. Ils trouveront bientôt leur place dans les parcelles.




Depuis l'an dernier, je suis envahi de courtilières. C'est une vrai plaie ces petites bêtes là ! Voici la "récolte" d'une chasse du jour !


A bientôt pour la suite

David